ALBUM

THEATRE – création avril 24

Album est un spoken word pour Laurent Sauvage.
Un chanteur vient livrer son dernier flow, ses mots sont des notes.
Poétique et enragé, être sur scène le rend visionnaire : il traverse les amours et les désastres planétaires, s’en prend au système de l’industrie culturelle et dit son sentiment d’étrangeté par rapport aux hommes de sa génération. Après le rock vient la douceur et la quête du précieux secret de la liberté.

« Mes mots n’ont pas besoin d’intermédiaire, je ne suis pas un dealer, je suis un putain de chanteur.
Tout mon corps réclame un rapport direct entre mes mots et ceux qui écoutent, se soulèvent et dansent. Laissez-moi me présenter nu devant le public. Faites que je parle la langue des malheureux, des mal foutus, des non-valides. »

GÉNÉRIQUE

De : Lola Molina – texte édité aux éditions Théâtrales 
Mise en scène : Lélio Plotton
Avec : Laurent Sauvage

Scénographie : Adeline Caron
Création lumières : Maurice Fouilhé 
Création sonore : Bastien Varigault
Composition chansons : Thomas Landbo
Composition guitares : Julien Varigault

Diffusion et conseil en production En Votre Compagnie
Olivier TALPAERT
oliviertalpaert[@]envotrecompagnie.fr 
Manuel DUVIVIER production[@]envotrecompagnie.fr

CREATION AVRIL 24

Crédits photos Azad Pétré, Bastien Varigault, Gilles Vidal.

DATES

Du 4 au 28 décembre 2024 : théâtre de Belleville – Paris (mercredi au samedi à 19h15)

4 avril 2024, 20h30 : Halle aux Grains – scène nationale de Blois (création)
22 juin 2024 : abbaye de Noirlac – Centre culturel de rencontre (18) – Festival Les Nouvelles Traversées.

 

 

 

 

NOTES D'INTENTIONS

LES MOTS NE MEURENT PAS, ILS S’ENVOLENT VERS UNE TERRE SANS COLLINES NI MONTAGNES.
Album est un spoken word écrit pour Laurent Sauvage.
Nous créons un personnage de chanteur venu livrer son dernier flow.
Album commence avec une malédiction. L’homme, le chanteur, rencontre une jeune fille qui refuse de lui
parler car son prénom serait maudit. Ce thème parcourt la pièce. Ce sentiment de malédiction l’accompagne. Je pense aux écrits de Kurt Cobain et à son malaise de vivre le succès. « It’s better to burn out / Than to fade away », écrit-il dans sa dernière lettre en citant les paroles de la chanson de Neil Young.
Dans Album, le chanteur voit le monde avec une lucidité hors-norme. Il en voit ses monstruosités et les subit
comme des attaques. L’industrialisation du monde de la musique, le monde globalisé, l’ultralibéralisme lui sont
des violences. Il est incapable de les accepter ou de faire comme s’il ne les voyait pas. Cela nourrit la difficulté à
être et aussi le sentiment de ne pas faire partie du monde. De cette acuité du regard, il en fait une subversion.
Il se radicalise. Il retourne aux bases du mouvement punk : à la nuit, aux insomnies, à la marge et au noir.
Je pense au récit que fait Iggy Pop de son parcours dans le documentaire Gimme Danger réalisé par Jim
Jarmush : la manière de vivre en communauté, le partage équitable des droits et le refus de toute étiquette : « I
don’t want to be part of the glam people or alternative people. I don’t want to be a punk. I just wanna be. »
Dans Album, le chanteur se libère à sa manière, s’insurge contre le système qui l’a pourtant fait grandir et finit
par se défaire finalement de ses mots, comme s’il les libérait. Alors les textes, les paroles, les poèmes se détachent peut-être de celui qui les écrit et les dit pour mener leur vie propre, une vie de liberté et d’insurrection.
Les mots ne meurent pas, ils s’envolent vers une terre sans collines ni montagnes. Ils appartiennent à tous.
Lola Molina

ALBUM UN « CONCERT-CONCEPT »
Dans Album, nous créons un personnage de pythie punk. Capable de maitriser les émotions, les images qui le traversent, il nous livre ses souvenirs les plus tragiques, nous révèle ses interrogations les plus profondes et nous fait témoin de ses changements, ses évolutions les plus intimes. Dans un état de conscience précise de lui-même et du monde qui l’entoure, propre aux poètes, il nous donne un concert, peut-être le dernier.
Il s’agit dans notre projet d’un « concert-concept », comme on parlerait d’un album-concept, dans lequel
le personnage retrace la parabole de sa transformation et nous propose le récit d’un nouveau type
d’homme qui questionne sa masculinité et son rapport au monde et à la nature.
Nous nous emparons du texte comme s’il s’agissait d’un songbook, d’un recueil de chansons ou de longs
poèmes en proses. C’est de cet assemblage de textes, matière littéraire organique, entre lesquels se
tissent des liens, des motifs, des thèmes que naît la globalité textuelle et fictionnelle d’Album.
Il est possible de rentrer dans ce « flow » en se reconnaissant intimement dans chacune de ces « songs » ; le questionnement sur sa place d’homme dans la société, la mort de la femme aimée, la révolte face au
système, le besoin de liberté sans cadre comme des grands thèmes cathartiques capables de rassembler
et d’offrir une vision onirique et anarchiste du monde.
En effet, la scénographie se charge de créer un espace qui serait à la fois la scène du dernier concert-
concept auquel le public assiste et à la fois un espace mental qui serait une image de la psyché du
personnage. Les reliques des concerts passés flottent dans un espace qui est le reflet de l’esprit
chaotique du personnage.
La vidéo vient compléter ce dispositif scénique. Au lointain, derrière l’acteur elle fonctionne comme un
journal intime, carnet dans lequel au fil des tournée se superposent des images passées, s’écrivent des
désirs, des réflexions et des bribes de chansons.
Il s’agit de faire naitre dans l’obscurité, des fragments, des éclats qui seraient le reflet condensé de la vie
du personnage. Nous projetons des extraits du texte, des images de l’enfance, des images des concerts,
des images de la nature après la mort de sa femme et de la nature qui renait. La vidéo est en quelque
sorte l’album de quelques images, impressions intimes, confié au public comme un secret.
De plus la voix de l’acteur est parfois spatialisée transformée, même modifiée.
La création musicale de ce spectacle est pensée comme la composition d’un enchainement de pistes avec
ses moments de tensions, de plénitudes et d’envolées dramatiques. Plus qu’une partition musicale c’est
un groove primitif, un blues primaire et brut qui se fait entendre. Il ne s’agit pas ici d’être narratif mais de
faire naitre des blocs d’énergies qui accompagne le spoken word.
Album s’inscrit dans le compagnonnage que nous avons débuté́, Lola Molina et moi-même, avec Laurent
Sauvage depuis la création de l’installation sonore LOVE-IN en 2016 suivi en 2018 du spectacle Seasonal
Affective Disorder.
Lélio Plotton.

INFORMATIONS DE PRODUCTION

Production : Compagnie Léla
Coproduction : La Halle aux Grains – scène nationale de Blois, Antre-peaux – Bourges, La Chartreuse – CNES. Le texte a reçu l’aide du Dispositif de soutien du ministère de la Culture à la commande d’écriture d’œuvres dramatiques et du Centre National du Livre. En partenariat avec le CDN Orléans / Centre-Val de Loire. Avec le soutien de La Chartreuse – CNES, de l’Antre-peaux (dispositif Mille Plateaux – résidence au Transpalette), du dispositif Pistes d’Envol du Théâtre du Rond-Point et de Théâtre Ouvert.
Avec l’aide à la diffusion de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris.

Texte édité aux éditions Théâtrales, coll. Lisières, avec le soutien du CNL.

 

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